Le deuil périnatal. Ces mots font peur, et à juste titre. On n’a pas envie de les entendre, de les côtoyer, d’être concerné par la douleur à laquelle ils renvoient. Ce sont des mots que l’on regarde de loin, que l’on évite et que l’on aimerait ne pas connaître. Et pourtant. Pourtant il y a des personnes comme Isabelle, des mères, des pères, des familles que ces mots viennent renverser de plein fouet, frapper avec une violence inouïe. Des personnes pour qui ces mots deviennent réalité, qui voient leurs vies se transformer du jour au lendemain.
Perdre son bébé. On ne peut imaginer ce que c’est sans l’avoir vécu. On ne peut imaginer la douleur, le déchirement, le sentiment d’injustice, la solitude, la rage, que cela engendre. Mais alors, comment venir en aide à ceux qui le vivent ? Comment adopter la juste attitude, comment être un appui ? Et comment peut-on se relever un tant soit peu de cette épreuve dont on n’avait jamais imaginé l’ampleur ? Il n’y a pas de solution, pas de recette miracle, pas de claquement de doigt pour accepter l’absence de son enfant. Mais, je le crois, il y a quelque chose qui peut, si ce n’est adoucir l’épreuve, au moins donner un peu de chaleur : le témoignage. C’est ce qui est fait avec tant de courage dans le livre qui est le sujet de cet article.
Ma Main Dans La Tienne est le témoignage d’Isabelle, qui après avoir mis au monde deux petits garçons, a perdu sa petite fille, Maëlis, à 9 mois de grossesse. Si le deuil périnatal est entouré d’une forme de tabou, Isabelle sait en parler tout simplement, avec ses mots de maman blessée et pourtant pleine d’Espérance. Le livre est construit en 12 chapitres chacun reprenant le vécu d’un thème particulier : le deuil dans la famille, le deuil et les autres, la foi, la joie… Elle y évoque ses pensées, ses douleurs, les petites joies qui lui ont permis de reprendre pied, comment le deuil bouleverse les relations, et comment elle parvient à faire vivre sa petite fille dans le quotidien. Un récit empreint de douleur mais aussi de force, de résilience, d’Espérance.
Comme vous le savez, je suis passionnée d’histoires de vie, je suis persuadée que la force du témoignage est extrêmement puissante. Car finalement, même si nous ne vivons pas les mêmes évènements, nous sommes faits des mêmes émotions. Nous ressentons tous les mêmes sentiments, agencés différemment et avec leur intensité propre certes, mais nous ne sommes jamais seul à ressentir ce que nous ressentons. Alors, parler de son histoire et raconter son vécu, c’est offrir à une multitude de personnes le réconfort de se sentir moins seuls face à leurs émotions : comme l’écrit le père Joël Guilbert dans la préface, « toute femme ayant vécu un tel traumatisme, lorsqu’elle lira ce témoignage, se sentira rejointe de l’intérieur ».
C’est pour cela que je recommande la lecture de ce livre à n’importe qui. En premier lieu bien sûr aux personnes touchées par ce drame, mais aussi aux autres. Car pour mieux comprendre l’autre, pour être capable de plus d’empathie, il est bon de se sensibiliser à leurs émotions. Lire Ma main Dans La Tienne, c’est faire honneur au courage d’Isabelle, cette maman si forte. C’est toucher du doigt ce que l’on ressent quand on est confronté à un tel drame. C’est se laisser transformer par la lecture de ces mots pleins d’Espérance, quand au cœur de l’épreuve la foi demeure, inébranlable. C’est faire vivre la petite Maëlis et comprendre le sens sa si courte vie terrestre, en voyant comment elle agit depuis le Ciel dans le cœur de sa maman.
Enfin, lire Ma Main Dans La Tienne, c’est soutenir l’association Mère de Miséricorde, qui accompagne et vient en aide à des jeunes femmes confrontées à l’avortement, car les droits d’auteurs sont entièrement reversés à cette association.