Bonjour mes cheeeers lecteurs ! Oui vous êtes vraiment chers à mes yeux parce que vous donnez du sens à ce que je fais et parce que tous vos petits mots sont autant de petits shots de bonheur pour moi ! ❤
Aujourd’hui je vous retrouve pour vous raconter ma discussion avec Alix. Alix a 23 ans, et une des Etinc’elles qui la fait rayonner c’est le témoignage puissant et magnifique qu’elle livre au sujet de son mariage. Car oui, Alix s’est mariée à 21 ans avec Augustin.
Alors qu’aujourd’hui le mariage est de moins en moins populaire et vu comme ringard dans certaines sphères, et repoussé le plus tard possible ; dans ce monde où la notion d’engagement n’est plus du tout valorisée, il me tenait à coeur qu’Alix nous partage son expérience sur ce sujet. Oui, on peut s’engager pour la vie à 21 ans, et oui, comme le dit Alix, « c’est possible de s’aimer pour toujours ». Plongez-vous dans l’histoire d’amour d’Alix et Augustin, vous en ressortirez ému, émerveillé et grandi, je vous le promets! C’est parti!
Raconte-nous qui tu es !
Je suis Alix, j’ai 23 ans. Je suis infirmière depuis un peu plus de deux ans, j’habite à Lille depuis juillet et je me suis mariée avec Augustin il y a quasiment 2 ans, en juillet 2017.
Alors, raconte-moi votre histoire avec Augustin.
On s’est rencontrés en première, on était dans la même pension, moi chez les filles et lui chez les garçons dans les foyers de charité dans la Drôme. En décembre 2011 il a eu une méningite, il a été dans le coma pendant une semaine et il a eu plusieurs mois de convalescence. On priait beaucoup pour lui, on en entendait beaucoup parler et je l’ai rencontré juste après, à un diner, en février. Je ne le connaissais pas très bien mais ça a été le coup de foudre… Il m’a dit plus tard qu’il avait su dès qu’il m’a vue que j’étais la femme de sa vie et de mon côté, il m’avait vraiment beaucoup plu. Pendant quelques mois on s’est tourné autour et on a appris à bien se connaitre, et en septembre 2012 on s’est embrassés pour la première fois !
Ce qui est assez fondateur de notre histoire c’est que cette première année a été marquée par beaucoup d’épreuves dans sa famille. Il a eu sa méningite, puis la naissance d’une petite sœur, la 8ème de la famille qui était porteuse de trisomie 18 et qui est décédée en octobre 2012, et après sa maman a eu un cancer, qui est guéri aujourd’hui. Ça a donc été une année charnière qui a fait que notre couple a grandi assez vite et on a tous les deux mûri très vite alors qu’on était très jeunes.
Après on est arrivés à Paris pour nos études. Il est parti en prépa éco et moi en école d’infirmière. Et ces deux années n’ont pas été faciles non plus parce qu’il travaillait tout le temps, on ne s’est pas beaucoup vus pendant ces deux ans ! Avec le rythme très soutenu il y avait un moment où ça n’avançait plus. Il bossait tellement qu’on se voyait une demi-heure par semaine. Alors je sais que certains couples se voient beaucoup moins que ça, mais il était à deux arrêts de métro de chez moi, et je trouvais ça horrible !
Est-ce que vous avez su dès le début que vous étiez faits l’un pour l’autre ?
En sortant ensemble on s’était dit qu’on voulait aller le plus loin possible. On ne voulait pas sortir ensemble juste pour le principe. Gus n’a jamais eu aucun doute. Il était sûr dès le début, j’étais la première et je serais la dernière. Moi j’étais sûre mais j’ai quand même beaucoup réfléchi parce que je me rendais compte que j’étais très jeune, et, à la base, je n’imaginais pas du tout ma vie comme ça, je me voyais peinarde jusqu’à 25 ans et après je me serais posé des questions ! Ce n’était pas trop le schéma que j’avais imaginé.
C’est une réflexion qui s‘est faite à deux bien sûr. À la fin de sa première année de prépa j’ai eu des doutes, alors on a fait une pause qui finalement n’a duré qu’une semaine. Je ne pouvais pas continuer avec lui si c’était pour du vent, j’avais besoin de me poser et réfléchir. Ça a été beaucoup de réflexion parce que ça t’engage quand même pour toute une vie ! On était des bébés, comment savoir si on faisait le bon choix ? Est ce qu’on est prêts à passer 70 ans ensemble ? Est ce qu’on est prêts à élever des enfants ensemble, est ce qu’on a les mêmes bases d’éducation ? Les mêmes objectifs de vie ? Parce que c’est vrai que s’il y en a un qui veut vivre au fin fond du Larzac et élever des chèvres et que l’autre veut vivre dans un loft parisien c’est plus compliqué… On s’est rendu compte au fur et à mesure qu’on était sur la même longueur d’onde sur tous ces sujets principaux. En plus d’être fous amoureux il y avait toutes ces bases communes ! Alors est arrivé un moment où l’on s’est dit que l’on était sûrs de nous et qu’il ne servait à rien d’attendre juste pour le principe. Et ça nous paraissait tellement évident, aucun de nous n’imaginait sa vie sans l’autre !
Mais on voulait se marier en étant autonomes. On ne voulait pas dépendre de nos parents. A la fin de sa prépa il a su qu’il avait l’ESCP et qu’il pourrait faire une alternance. Et alors il a eu un déclic et il m’a demandé en mariage en juillet 2015. On allait avoir 20 ans.
Comment il t’a demandé en mariage ?
Ahhh… Alors j’étais en camp louveteaux quand il a appris qu’il avait l’ESCP. Je savais que s’il avait une école qui permettait d’être en alternance (c’est le cas de l’ESCP) a priori ça débloquerait les choses, moi j’attendais sa demande… En rentrant de mon camp de louveteaux on s’est retrouvé, juste avant que je parte en vacances. Et j’ai osé m’énerver en lui disant que ça n’avançait pas, qu’il ne faisait rien… Le pauvre ! Et au milieu de cette « dispute » il s’est mis à genoux avec ses petits yeux tout bleus et il m’a demandé si je voulais l’épouser. J’ai mis 5 minutes à répondre, il est resté 5 minutes à genoux en me regardant ! Je n’y croyais pas, je lui demandais si c’était pour de vrai ! Et il me disait « ben oui oui c’est pour de vrai mais du coup c’est quoi la réponse ? » et j’ai dit oui, bien sûr ! Il a fait sa demande de manière hyper spontanée et moi ça m’allait très bien. Quelque chose de trop orchestré m’aurait mise mal à l’aise je pense ! Et à partir du moment où il m’a demandée en mariage je n’ai plus jamais douté.
Ohh tellement romantique, j’adore! Et vous avez suivi une préparation au mariage ?
Oui ! On s’est fiancés 6 mois après sa demande, en janvier 2016. On se mariait 1 an et demi après donc on avait le temps. On s’est préparés pendant un an avec son grand-oncle prêtre qui nous a mariés. Il y a eu cette préparation en couple, très régulière, et à côté une préparation en groupe avec d’autres couples. Et on a aussi fait des week-ends de fiancés en silence dans les foyers de charité ! Les foyers nous avaient beaucoup apporté donc on pouvait leur faire confiance de ce côté-là.
Pendant cette préparation on a abordé tous les grands sujets : on a parlé d’argent, d’organisation vie pro-vie perso, de sexualité, d’enfants… De certains sujets que l’on repousse un peu, en se disant qu’on en parlera plus tard. La gestion de l’argent par exemple : c’est bien de se forcer à en parler pour ne pas être surpris après.
On a aussi repris nos histoires personnelles, pour voir ce qui nous avait marqués en étant petits, ce qui nous a donné des clés pour mieux se comprendre. Par exemple mon papa est militaire, il est beaucoup parti quand j’étais petite et ça m’a beaucoup marquée ! Et je savais que j’étais incapable de rester trop longtemps toute seule sans Gus, ce n’est pas que je ne sais pas me débrouiller, c’est que ça provoque pas mal d’anxiété chez moi. Ce travail accompagné est essentiel parce qu’on continue de découvrir l’autre en profondeur et on met le doigt sur des sujets qui ne sont pas forcément faciles à aborder tout seuls.
Et après cette préparation vous vous êtes donc mariés !
Oui, le 8 juillet 2017 en Provence chez mes grands-parents. C’était l’église dans laquelle j’avais été baptisée donc c’était assez émouvant ! On avait 21 ans tous les deux. C’était vraiment le plus beau jour de notre vie ! On était sur un nuage !
Pendant notre première année de mariage notre vie a été assez nomade. On est partis en voyage de noces une semaine en Crête, puis en septembre 2017 Gus devait partir faire un séjour à l’étranger pour la fin de ses études. On a décidé de partir en Inde pendant 3 mois, c’était fou ! On habitait sur le campus de l’université, et c’était complètement déroutant ! Déjà l’Inde est un pays déroutant, et en plus on venait de se marier, on n’avait jamais habité ensemble, et il fallait adapter tout ça au milieu de l’Inde qu’on ne connaissait pas, et qui nous a beaucoup touchés par sa misère, sa culture si différente… On est rentrés en France en décembre, et on a habité pendant 6 mois dans un studio de 22 mètres carrés ce qui était une autre forme de voyage… On n’avait pas notre espace personnel ! Mais on savait que c’était provisoire, et même si c’était dur ça nous a beaucoup rapprochés et détendus sur pas mal de sujets, parce qu’on prend le parti de moins s’énerver pour des petites choses car dans un petit espace ça devient invivable ! Puis Gus a eu l’opportunité de partir à Lille pour son boulot, et on est partis en juillet 2018.
D’accord! Merci pour ce beau récit ! Aujourd’hui se marier jeune c’est de moins en moins courant et pas forcément très bien perçu, on dit qu’il faut « profiter de la vie ». Est-ce que tu as ressenti un jugement?
Oui ! Surtout dans mon école d’infirmière. Quand je leur ai annoncé que j’allais me marier elles m’ont regardé avec des gros yeux, me disant « mais t’es complètement malade, vous n’habitez pas ensemble, vous ne couchez pas ensemble, si ça se trouve vous n’êtes pas compatibles sexuellement… » C’est vrai mais il n’y a pas que ça dans la vie non plus ! J’ai entendu des « si vous vous mariez jeunes c’est sûr qu’il te trompera », très sympa… ! Ensuite il y a eu nos copains très proches du milieu catho, ils s’en doutaient. Ils étaient très contents pour nous mais ils ont eu un peu de mal. On était les premiers à se marier, je crois qu’ils ont eu peur qu’on ne les voit plus. Ils nous disaient de bien réfléchir, que l’on ne pourrait plus sortir comme avant ni faire ce que l’on veut. Et voilà ce qu’on répondait aux gens « Vous avez raison, notre vie va complètement changer, on est super jeunes et on pourrait avoir une vie complètement différente si on ne se mariait pas, avoir d’autres expériences, mais on sait qu’on arrivera à s’épanouir dans la vie de jeunes mariés qu’on choisit, et qu’on ait 20 ans ou 30 ans ça ne changera rien! »Nos parents n’ont pas du tout porté de jugement. Ils nous ont mis en garde parce qu’on était jeunes mais ils nous disaient que si on était sûrs de nous c’était génial !
Ce jugement était présent mais ça m’était égal. J’étais sûre de moi, sûre de Gus et on était sûrs de ce qu’on voulait construire tous les deux, et que quoi qu’il arrive on serait heureux. On s’aimait, on savait qu’à ce moment-là, c’était tout ce qui nous importait. Il faut savoir se laisser porter par ce qui nous arrive.
Il y a une tante de Gus qui s’est mariée à plus de 30 ans et qui nous a dit « mais profitez-en, mariez-vous maintenant parce qu’après on prend des habitudes qui sont beaucoup plus difficiles à changer ». Et c’est vrai qu’à 21 ans on est tellement malléable ! Et puis c’était aussi un témoignage qu’on voulait donner. Oui on s’est mariés très jeunes, mais on est très heureux, on ne devient pas aigris et coincés ! Les gens ont l’idée que quelqu’un qui se marie jeune est forcément un petit catho coincé, mais en fait non ! Enfin je ne crois pas nous placer dans cette catégorie en tout cas… Ça a changé notre vie mais ça ne nous a pas changés personnellement.
Je pense que si on montre aux gens que l’on est sûr de soi et que l’on est heureux ils comprennent. Il faut leur prouver qu’on peut encore y croire ! C’est très utopique dans la société actuelle de se dire qu’on peut se marier à 21 ans et être heureux, avoir des enfants, vivre avec la même personne toute sa vie, mais je pense que les gens ont aussi besoin qu’on leur vende du rêve ! On a choisi comme évangile de notre mariage « vous êtes le sel de la Terre ». Notre but dans la vie, c’est de témoigner de l’amour qu’on peut avoir dans cette société qui est un peu dure parfois. Être un vrai témoignage pour les gens qui nous entourent, pour nos copains qui ne sont pas encore mariés, pour nos petits frères et sœurs, et pour tous les gens qu’on croisera. On peut être cathos, mariés à 21 ans mais modernes, dans le monde et ouverts d’esprit ! On peut vous prouver que c’est possible de s’aimer pour toujours. Et ça aide aussi dans les moments un peu plus durs, on se dit « mais on est tellement heureux, on a tellement de chance que bon, ce n’est pas grave, on est ensemble, avançons ! »
Est-ce que tu penses que votre décision de vous marier jeunes a été influencée par ces évènements difficiles que vous avez vécus ?
Je suis persuadée que ça a joué. Ce sont des choses tellement dures, on n’imagine pas que ça peut nous arriver. Ça nous a fait réaliser que la vie était très courte et ne tenait qu’à un fil, ça nous a permis de nous détacher d’une pseudo norme. Ça m’a fait rentrer dans le cercle familial aussi, même si j’étais considérée comme une amie de Gus : j’ai été à l’enterrement de sa petite sœur, ce sont des moments tellement forts… On a pris un gros coup de maturité, tout en restant des lycéens normaux ! Ces évènements ont mis un coup en avant dans cette décision, c’est sûr. Mais nous connaissant tous les deux je pense qu’on se serait quand même mariés rapidement.
On entend beaucoup dans notre société qu’il faut connaitre plusieurs personnes pour savoir lequel est le bon… Que réponds-tu à cette injonction ?
Moi je ne crois pas du tout en l’âme sœur donc je comprends qu’on puisse dire ça. Il y a 50000 hommes dont on peut tomber amoureuse. Je connais beaucoup de gens comme ça qui testent plein de personnes et s’il y a un petit truc qui ne va pas ils passent au suivant pour voir s’il a cette qualité qui manquait à l’autre. Mais le principe d’un couple, c’est d’avancer ensemble et de s’influencer l’un l’autre. Le but n’est pas de changer l’autre, on l’aime pour ce qu’il est ! Mais on se façonne à deux ! Et c’est en restant avec une personne en particulier que le temps va faire son œuvre et que l’autre deviendra la meilleure version de lui-même. Je suis bien plus amoureuse de Gus et de ce qu’il est maintenant que quand je l’ai rencontré, parce qu’on a évolué ensemble !
Tester 50 personnes c’est aussi s’épuiser parce que l’on n’arrête pas de comparer. Et je pense que la force de notre relation c’est aussi qu’on n’a aucun point de comparaison. Je trouve ça tellement incroyable de se dire que l’on va passer toute sa vie avec la même personne, c’est vertigineux ! J’ai les larmes aux yeux rien que d’y penser. On s’est rencontrés à 17 ans, et on va avoir des enfants ensemble, déménager ensemble, mourir ensemble… Et je pense qu’il ne faut pas se poser trop de questions. Si on est bien avec la personne, que l’on a les mêmes bases et le même projet de vie, il ne faut pas chercher plus loin ! Arrêtons de se poser des questions et de se demander si le voisin n’est pas mieux. On peut effectivement tomber amoureux d’une autre personne en étant en couple, je l’ai expérimenté et ce n’est pas très marrant. Mais à ce moment-là il faut se recentrer sur l’essentiel et se demander ce que l’on veut faire de sa vie, ce que l’on veut construire, et se reposer la question de pourquoi on veut être avec la personne avec qui on est, plutôt qu’avec celui dont on est tombé amoureuse. Je pense que les gens se posent trop de questions, il faut suivre son intuition !
La notion d’engagement fait peur aux gens je pense !
Ah oui parce que c’est toute une vie, ça fait paniquer les gens. On n’est pas dans une société qui nous apprend à être constant. On ne nous apprend pas à espérer dans les moments les plus difficiles. Il y a eu des moments où Gus me saoulait comme ce n’est pas permis et où j’avais envie de partir ! Ce n’est pas tout rose tout le temps, mais il faut s’accrocher et se dire que ce n’est pas grave, ça va passer, et si c’est grave on prend le taureau par les cornes et on résout le problème.
Et oui c’est tout une vie, mais on change au fil de la vie. Je ne suis plus du tout ce que j’étais quand on s’est rencontrés, je n’ai plus le même projet de vie, on a vécu des choses difficiles! Par exemple on n’a pas d’enfants et ce n’est pas vraiment un choix, on galère un peu de ce côté là : et bien ça nous a tellement fait grandir ! On passe sa vie à découvrir des nouvelles facettes de l’autre. Physiquement c’est toujours la même personne, il a toujours le même boulot et il s’habille toujours pareil, mais au fur et à mesure de la vie il change ! C’est une aventure permanente. C’est enivrant, c’est fou. Il n’y a pas de raison d‘avoir peur.
Tu dis que tu n’es plus la même. Qu’est-ce que le mariage a changé chez toi en tant que femme ?
Déjà j’ai gagné une certaine forme de responsabilité, par rapport à Gus, parce que je fais attention à son bien-être comme il fait attention au mien. J’ai découvert plein de facettes de moi, des facettes un peu « noires » comme des manques de patience sur plein de sujets. Ça m’a fait évoluer et mûrir. Je ne suis plus toute seule, ce que je fais rejaillit sur l’autre d’une façon ou d’une autre.
Et avant j’étais très complexée, je n’étais pas fan de mon corps et pas fan de ce que j’étais. Et voir un regard aimant sur soi, voir quelqu’un te dire matin et soir que tu es belle, ça aide aussi à s’accepter. J’ai appris à être plus indulgente avec moi-même, avec mon corps, avec les erreurs que je faisais. Et j’ai aussi appris à être beaucoup moins craintive du regard des autres. Gus m’a vraiment appris à être ce que je suis, à ne pas me cacher derrière des apparences. Je suis moins dans le contrôle permanent, je suis beaucoup plus spontanée, naturelle…
J’ai aussi appris à relativiser. J’ai l’impression d’avoir passé un cap, d’être devenue une femme, même si ce n’est pas encore fini. Avant j’avais l’impression que si je devenais une femme j’allais devenir vieille et coincée, mais finalement ça va, je le vis bien…
Le but du mariage c’est de s’aider mutuellement à devenir la meilleure version de soi-même. D’un point de vue catholique on nous dit que le mariage est un chemin de sainteté, il faut s’aider quotidiennement à devenir saint. J’avoue que je n’y pense pas tous les jours non plus, mais c’est un peu ça. C’est fou, c’est un sacré challenge, trop beau !
Je ne comprends pas pourquoi le mariage est devenu si impopulaire aujourd’hui, c’est tellement beau !
Parce que les gens voient le mariage comme une prison ! Ils ont peur de se lasser, de s’ennuyer, de ne plus être amoureux un jour. Et bien si c’est le cas on se met au travail et on fait en sorte que l’autre retombe amoureux ! Les gens ont peur de l’effort que ça demande. Et si on se laisse aller, je peux te dire qu’on n’est vite plus amoureux de l’autre. Il faut re-charmer l’autre tous les jours. Avec Gus ça fait 7 ans qu’on est ensemble, et on passe beaucoup de temps à se draguer, comme des ados !
Après le mariage, est ce que votre couple a évolué d’un coup ?
Le mariage propulse dans une autre dimension du couple. Tout devient concret. L’amour grandit d’un coup, parce que l’on vit tout ce qu’il y a de plus intime avec l’autre, que ce soit dans la sexualité ou dans la vie courante. Le mariage met complètement à nu devant l’autre. L’intimité physique fait aussi que l’on découvre l’autre dans sa vulnérabilité physique, et c’est une vulnérabilité très positive. On se donne à l’autre de tout notre être. Il a en main tout ce que l’on est, moi je sais très bien que Gus pourrait faire de moi ce qu’il veut ! Il me connait tellement par cœur que s’il veut me réduire en bouillie il le fait en deux secondes et vice versa ! Mais il y a cette confiance absolue qui s’installe. L’autre sait tout de toi jusqu’au plus profond de ton cœur. Tu es obligé de lui faire une confiance aveugle, et dans ce cas tu ne peux que l’aimer encore plus. On a la vie de l’autre entre nos mains, c’est indescriptible. C’est vertigineux.
Le terme « on ne fera plus qu’un » est très vrai. A partir de maintenant on fait tout à deux, on se soutient à deux, on souffrira à deux, on rira à deux… C’est dément ! Le lendemain de mon mariage je me suis réveillée je me suis dit « mais dans quoi je me suis embarquée ! » Mais c’est un vertige qui est tellement beau. On a toute la vie devant soi, toute la vie pour s’aimer et pour découvrir l’autre encore plus !
Et il y a les grâces du mariage, qui sont vraiment présentes. On est sur un petit nuage, les choses deviennent beaucoup moins graves qu’avant ! Ces petites choses qui nous énervaient chez l’autre avant paraissent minimes tellement l’amour que l’on a pour l’autre est grand. Et on s’aime chaque jour un peu plus.
Merci Alix pour tout ce que tu m’as livré, c’était touchant et très émouvant ! Ça fait du bien d’entendre un tel témoignage aujourd’hui, de voir des personnes si engagées et avec une si belle vision de l’amour et du couple. Ça fait rêver !
Maintenant je vais te poser trois questions que je pose à chaque interviewée pour avoir des points de vue différents.
Pour toi quelle est l’essence de la féminité ?
Pour moi une femme est féminine à partir du moment où elle arrive à dégager sa propre personnalité. On peut être très féminine en pantalon et en baskets si on respecte ce que l’on est et sa condition de femme. Pour être féminine il faut se ressembler. Ne pas chercher à être quelqu’un d’autre. J’ai eu toute une période de ma vie où j’étais très minette, toujours hyper maquillée, en talons, mais je n’étais pas bien dans ma peau et je ne dégageais pas une belle image de la féminité. Maintenant je porte plus de baskets et de jeans mais je suis beaucoup plus féminine qu’il y a trois ans, parce que je suis bien dans ma peau. Je trouve que l’essence de la féminité c’est de s’assumer.
Pour toi quel est le rôle de la femme dans la société actuelle ?
Je pense qu’on doit apporter une certaine forme de douceur, même si c’est très cliché… Moi je ne suis pas du tout douce de caractère, je suis plutôt colérique. Mais je pense que l’on doit aider les gens à s’apaiser, ça fait partie de notre nature de femme d’être à l’écoute plus facilement qu’un homme, d’être attentive et attentionnée. Je pense que l’on doit mettre ça en avant et ne pas oublier que ça fait partie de notre nature.
Je trouve le féminisme actuel très dommage. Les féministes ne font pas féminines du tout : elles veulent ressembler aux hommes, crier plus fort qu’eux, être comme eux. Elles ne représentent pas ce que l’on est. Nous les femmes, nous sommes, d’une certaine façon, plus vulnérables que les hommes, ce qui nous rend aussi plus à même d’être là pour les autres et d’apporter cette douceur. Il ne faut surtout pas oublier ce que l’on est, ce qu’est la nature intrinsèque de la femme. Et on peut être féministe en étant une vraie femme. C’est très bien de lutter contre les inégalités de salaire mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se transformer en homme. Je pense qu’on gagnerait à avoir des féministes plus féminines.
Qu’est-ce que tu dirais à l’ado de 15 que tu étais ?
À 15 ans j’étais un peu perdue dans ma vie… C’est assez émouvant comme question, je ne me la suis jamais posée. Je lui dirais d’avoir confiance en elle et en ce qu’elle peut devenir. De ne pas douter de ce qu’elle est vraiment, de ne pas se cacher derrière des faux semblants. De laisser les gens rentrer sous sa carapace. Parce qu’elle est capable de devenir quelqu’un.
